Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres

Comment ça fonctionne, une femme et un homme ? Au fil des consultations en symptothermie, mes consultantes me posent parfois des questions sur le fonctionnement des organes masculins. Cela m’a donné envie de creuser le sujet pour en savoir un peu plus. Parce que finalement, si j’en connais un rayon sur le cycle hormonal des femmes, celui des hommes a son importance aussi, notamment dans les projets de grossesse. Dans cet article, je me suis donc amusée à comparer le fonctionnement des organes sexuels féminins et masculins. Et les différences hormonales doivent être prises en compte dans l’approche de la prévention santé des femmes, car les femmes ne fonctionnent pas comme les hommes.

Dans mes articles, je parle de femme et d’homme au sens biologique du terme. Je devrais plutôt parler d’organes féminins et d’organes masculins car les organes ne font pas le genre. Je souhaite avoir une approche de la naturopathie qui se veut inclusive. Ici, dans un souci de simplicité, je parlerais de femme et d’homme pour qualifier les caractéristiques biologiques mais en aucun cas le genre.

La femme n'est pas un homme comme les autres

Anatomie

Dans leurs formes, sexes féminin et masculin se ressemblent. Les hommes et les femmes présentent plusieurs similitudes au niveau de l’anatomie sexuelle en raison de leur développement embryonnaire commun.

  • Femmes et hommes possèdent deux gonades (ovaires et testicules) qui produisent les gamètes – spermatozoïdes et ovules – et des hormones sexuelles – testostérone, œstrogènes, progestérone.
  • Côté organes génitaux, on trouve aussi des similitudes. Les deux sexes ont des tissus érectiles, au niveau du pénis pour les hommes, au niveau du clitoris pour les femmes. Un prépuce, bien connu chez l’homme moins chez la femme sous le nom de prépuce clitoridien qui recouvre partiellement le gland du clitoris ; et un gland : gland du pénis et gland du clitoris.
  • Côté structure, chez les deux sexes les muscles et les tissus entre les organes génitaux externes et l’anus sont soutenus par le périnée. Enfin, si on tire encore un peu la ficelle, on peut remarquer que les gamètes voyagent chez la femme et l’homme dans des tubes génitaux (canal déférent et trompes utérines).
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Schéma issu de la brochure Sexess sur le sexe biologique, son développement et ses variations, Université de Genève

Les hormones sexuelles de la femme et de l'homme

Femme et homme ont en commun leurs hormones : FSH, LH, œstrogènes, testostérone et progestérone. Chacune de ces hormones à un rôle à jouer dans la production des gamètes (ovules et spermatozoïdes).

FSH

  • Chez l’homme la FSH, tout comme la LH, intervient dans la spermatogénèse et la production de testostérone. 
  • Chez la femme, c’est sous l’influence de la FSH que les follicules ovariens vont évoluer en ovules. Ils produisent des œstrogènes. 
LH

  • Chez l’homme, comme la FSH, cette hormone stimule la production de testostérone et intervient également dans la spermatogénèse.
  • Chez la femme, c’est la LH qui permet l’ovulation, c’est-à-dire la libération d’un ovule mature par l’ovaire. Après l’ovulation la LH permet la transformation du follicule rompu en corps jaune qui produit la progestérone.
Testostérone

  • Chez l’homme, la testostérone stimule la production des spermatozoïdes dans les testicules, elle maintient le désir sexuel. Elle agit à d’autres niveaux : augmentation de la masse musculaire, influence la distribution des graisses, maintien une bonne densité osseuse, stimule la production des globules rouges et impact l’humeur et le bien-être général. 

  • Chez la femme, les actions de la testostérone seront similaires : libido, masse musculaire, densité osseuse, humeur et bien-être production des globules rouges. 

Les oestrogènes

  • Chez l’homme, on retrouve des œstrogènes qui sont issus d’une conversion de la testostérone ou qui sont produites par les glandes surrénales. Elles agissent sur la maturation des spermatozoïdes. Et également sur le maintien de la densité osseuse, la santé cardiovasculaire, la régulation du métabolisme et améliore l’humeur.

  • Chez la femme, les œstrogènes sont produits dans les ovaires et sont présents en plus grandes quantités. Ils fluctuent au fil du cycle menstruel. Ce sont eux qui sont impliqués dans la croissance de l’endomètre. Comme chez l’homme, les œstrogènes ont des actions sur la santé osseuse (évite sa résorption), la santé cardiovasculaire, la santé de la peau et des cheveux et la bonne humeur.

La progestérone

  • Chez l’homme, elle est produite par les glandes surrénales et en petites quantités dans les testicules. Elle est précurseur d’autres hormones, c’est-à-dire qu’elle sera convertie en testostérone et corticostéroïdes (cortisol par exemple). Elle agit sur la régulation de l’humeur, du sommeil, du métabolisme (transformation des graisses et production d’énergie). Enfin, elle aurait un rôle protecteur de la prostate.

    Chez la femme, la progestérone est l’hormone pro-gestation qui permet, après l’ovulation, de maintenir l’endomètre. Mais aussi de baisser légèrement l’immunité pour faciliter l’implantation d’un ovule fécondé. Elle a également des actions sur l’humeur et le bien-être jouant le rôle d’anxiolytique naturel, sur la peau, elle influence le métabolisme et l’insuline.

 
Comparaison des taux hormonaux

Si homme et femme partagent les mêmes hormones, leurs taux varient grandement. Dans le tableau ci-dessous, on remarque que FSH, LH, œstrogènes et progestérone sont 2 à 25 fois plus élevés chez la femme que chez l’homme. Cela met en lumière toute la complexité qui se cache derrière le processus d’ovulation. Et surtout le ballet que réalise les hormones à chaque cycle. D’ailleurs, si les fourchettes de ces hormones chez la femme sont aussi grandes c’est qu’elles varient au cours d’un cycle et aussi selon l’âge et la période de vie ou en est la femme. 

 

Homme

Femme

FSH

1,5 à 12,4 UI/L

3,5 IU/L à 134 UI/L

LH

1,8 à 8,6 UI/L

1,9 IU/L à 54 IU/L

Testostérone

300 à 1 000 ng/dL

15 à 70 ng/dL

Œstrogènes

10 à 50 pg/mL

20 et 400 pg/mL

Progestérone

0,1 à 1 ng/mL

0,1 ng/mL à 25 ng/mL

L’homme aussi a un cycle

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Schéma issu de la brochure Sexess sur le sexe biologique, son développement et ses variations, Université de Genève

Et oui l’homme aussi possède un cycle mais bien plus court puisqu’il dure 1 jour. LH et testostérone influencent la production des spermatozoïdes quotidiennement. D’ailleurs, ce ne sont pas moins de 1000 spermatozoïdes qui sont fabriqués toutes les secondes. Mais ces hormones sont influencées par le rythme circadien, c’est-à-dire jour/ nuit. C’est particulièrement le cas de la testostérone qui atteint un pic le matin. Ce rythme quotidien s’inscrit dans un rythme plus long de 74 jours, le temps que les spermatozoïdes arrivent à maturation. Dans cette attente, ils sont stockés dans l’épididyme au cœur des testicules.

Mais le cycle de la femme est plus impactant

Cycle femme

J’en parle souvent dans mes articles, le cycle de la femme lui se fait autour de l’ovulation est peu duré entre 25 et 35 jours selon les femmes. Il requiert une véritable symphonie hormonale comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent. C’est parce que cela demande des ressources et du temps pour produire la plus grosse cellule humaine, l’ovule ! D’ailleurs, la maturation d’un ovule est un processus qui s’inscrit sur un temps de 3 mois. C’est le temps nécessaire pour les follicules arrivent à un stade de maturation pour devenir des ovules.

Des études en santé avec un biais masculin

J’avais envie de finir avec un pas de côté sur la représentation des femmes au sens biologiques dans les études sur la santé. Une équipe de chercheurs dirigée par Melina Kibbe, enseignante en chirurgie à l’université Northwestern à Chicago, a passé au crible 1 303 études publiées entre 2011 et 2012 dans cinq revues consacrées à la chirurgie. Parmi elles, 78 % incluaient des hommes et des femmes, mais souvent de manière disproportionnée : moins de la moitié des études comptaient au moins une femme pour deux hommes. Par ailleurs, 17 % des études ne rapportaient pas du tout le sexe des participants et les chercheurs se sont aperçus que la mixité d’une étude n’impliquait pas forcément une analyse tenant compte du sexe. Ainsi, plus d’un tiers des études n’exploitent pas ce critère dans leurs résultats.

D’ailleurs, dans cette vidéo, Alysson McGregor, médecin urgentiste, explique que les études réalisées avant la mise sur le marché de médicaments n’étaient pas réalisées sur les femmes. Et cela pourrait expliquer les effets secondaires découverts sur les femmes. 

Mais heureusement, les choses évoluent et les études sur la santé des femmes sont de plus en plus fréquentes depuis une vingtaine d’années. 

En conclusion

D’un point de vue biologique sexuelle, homme et femme ont beaucoup en commun, tant sur l’anatomie que sur le système hormonal. Mais vous l’aurez compris, chez la femme, les choses sont plus complexes. La production d’un ovule chaque mois est le fruit d’un travail de long haleine et d’un processus hormonal phénoménal. Et parce que les femmes possèdent des taux hormonaux bien plus importants que l’homme, leur impact sur leur santé et le fonctionnement de l’organisme est d’autant plus décisif.

Vous l’aurez compris, la femme n’est pas un homme comme les autres et il serait grand temps que ses différences biologiques, physiologiques et hormonales soient prises en compte dans la prévention santé.

Sources

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