Syndrome prémenstruel : pourquoi tant de troubles ?
Si tu es une personne menstruée, tu as surement croisé le chemin du syndrome prémenstruel. Aussi connu sous l’acronyme SPM, ces 3 lettres regroupent tous les troubles qu’une femme est susceptible de ressentir avant ses règles : tensions mammaires, migraines, irritabilité, fatigue, etc. Pour autant le SPM n’est pas une fatalité. SPM : troubles et solutions, je te détaille tout ci-dessous.
C’est quoi le syndrome pré-menstruel?
Le syndrome pré-menstruel regroupe un certain nombre de symptômes traduisant un déséquilibre hormonal. Près de 75% des femmes menstruées éprouvent des symptômes légers à la veille ou au moment de leurs règles, telle que des crampes de l’utérus. Mais 20 % à 30 % des femmes ont des symptômes intenses qui impactent leur quotidien.
Autant dire que ce n’est pas vraiment drôle et ça peut provoquer de réelles souffrances. Alors si un jour, on a suggéré que tu étais « folle » ou « fortement désagréable », sache que non pas du tout, ta souffrance est bien là. Qu’en plus, tu n’es pas la seule à souffrir.
Les troubles courants
Déjà, il faut avoir en tête que l’on n’est pas toutes égales face aux symptômes. Ils peuvent commencer dès l’ovulation, soit environ 10 à 14 jours avant les règles chez certaines femmes. Ou 48h chez d’autres. De plus, leur intensité sera variable d’une personne à l’autre mais aussi d’un mois à l’autre.
On distinguera ici deux types de symptômes : les physiques et les psychologiques.
Les symptômes physiques | Les symptômes psychologiques |
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Il existe également un trouble avec des manifestations psychologiques très prononcées : le trouble dysphorique prémenstruel (TDP). Il toucherait de 2% à 6 % des femmes. On peut le résumer à un état dépressif aggravé par les variations hormonales au cours du cycle. Il peut faire penser à un SPM puissance 1000 sur les aspects psychologiques et émotionnelles : dépression, crises d’angoisses, insomnies, colère, etc. La naturopathie peut accompagner le TDP mais un diagnostic médical sera nécessaire pour le qualifier.
Quelles sont les causes du SPM et des troubles associés ?
Je l’ai dit plus haut, le SPM est le reflet d’un déséquilibre hormonal. Au cours du cycle, les deux hormones principales (les œstrogènes et progestérone) fluctuent en rythme.
Parfois, il arrive que les œstrogènes montent trop haut et que leur chute est brutale, on parlera d’hyper-œstrogènie. Parfois, la progestérone peut être trop basse pour tamponner la chute des œstrogènes, on parlera d’hyper-œstrogènie relative. Parfois, c’est parce qu’il a trop peu de progestérone qu’il y a comme un trop plein d’œstrogènes, on parle alors d’hypo-progestéronémie. Parfois, c’est la progestérone qui chute trop brutalement. Voilà donc plusieurs possibilités qu’il est possible de repérer grâce à l’observation du cycle.
Les facteurs influençant l’équilibre hormonal sont nombreux : le mode de vie, l’alimentation, les carences alimentaires, le stress aiguë comme le stress prolongé, l’inflammation, le fonctionnement de nos émonctoires (foie, intestin, reins).
Observer son cycle pour identifier les causes d’un SPM
Dans mon article « le cycle menstruel reflet de la santé de la femme, vraiment ? », je partageais quelques pistes pour observer son cycle. Notamment pour le SPM, il sera intéressant d’observer la longueur des phases pré-ovulation (folliculaire et ovulatoire), de la phase post-ovulatoire (lutéale). Mise en corrélation avec tes symptômes, la longueur de chacune d’elles te donnera des indiqueras.
Ainsi,
- Des symptômes qui apparaissent dès l’ovulation peuvent suggérer une carence en progestérone
- Une phase post-ovulatoire courte et des saignements bruns pré ou post-menstruels (aussi connu sous le nom de spotting) peuvent également suggérer une carence en progestérone
- Des symptômes quelques jours avant le début des règles suggèrent eux une chute brutale de la progestérone
- Une phase pré-ovulatoire longue associée à une longue période de glaire cervicale peut suggérer une hyperostrogénie
Quelles sont les solutions pour réduire le SPM ?
Les solutions pour réduire les troubles liées au syndrome prémenstruel sont aussi nombreuses que le nombre de facteurs qui peuvent induire un déséquilibre hormonal.
J’en liste ci-dessous quelques-unes. Mais avant, voici quelques questions qu’il me parait judicieux de se poser au moment des règles pour faire le point sur le cycle qui vient de se terminer :
- Ai-je connu un évènement stressant ce mois-ci ?
- Suis-je stressée ou anxieuse en continue ?
- Mon alimentation est-elle équilibrée ?
- Ai-je des carences alimentaires ? Ou d’autres signes associés ?
- Est-ce que j’ai observé des intolérances à certains aliments ?
- Est-ce que j’ai assez dormi ?
- Est-ce que j’ai bu de l’alcool plusieurs fois ce mois-ci ?
L’alimentation
Évidemment, en solution première, il faut questionner son alimentation. Avez-vous une alimentation équilibrée et variée ? Manges-tu assez de protéines, même végétales si tu es végétarienne ? Est-ce que tu consommes quotidiennement des huiles riches en oméga 3 ? Des fruits et des légumes biologiques ?
D’autres pistes à explorer :
- Réduire l’alcool : à partir de deux verres par jour, l’exposition aux œstrogènes doublent.
- Réduire les aliments inflammatoires : ce sont les aliments qui vont compliquer notre digestion, ceux auxquels on va être plus sensibles que d’autres. Ils vont également empêcher la bonne désintoxication des œstrogènes, c’est-à-dire leur sortie de l’organisme. Dans les aliments inflammatoires, on connait le sucre, le blé, les laitages, mais là encore nous ne sommes pas toutes égales. Certaines ne les toléreront pas quand d’autres les tolérerons mais seront sensibles à d’autres aliments comme certains légumes, les légumineuses, les œufs.
L’activité physique
La gestion du stress et des émotions
Cette question n’est pas toujours évidente à appréhender quand on a « la tête dans le guidon ». Et pourtant, c’est surement l’axe qui mériterait toute ton attention si tu es sujettes au stress ou à l’anxiété. Parce que le stress déséquilibre tout le système hormonal et peut donc empirer un SPM. C’est un sujet en soi et différentes solutions existent : l’activité physique, la phytothérapie, les fleurs de Bach . Et si les causes de ton stress te semble plus profondes, se faire accompagner pour apprendre à mieux appréhender ses émotions par un.e psychologue / psychothérapeute ou tout.e autre praticien.ne peut aussi être une solution à envisager.
Phytothérapie et complémentation
Avant d’envisager de prendre des compléments alimentaires ou des plantes, il sera important de revoir l’équilibre directement dans l’assiette. La complémentation ne va jamais sans un réajustement de l’alimentation. Je t’invite d’ailleurs à te faire accompagner pour les sélectionner. Qui dit plantes ou produits d’origines naturelles ne veut pas dire sans conséquences. Avant de prendre quoique ce soit, se faire accompagner permet de choisir les bonnes plantes, de connaitre la durée pendant laquelle les prendre et la forme la plus adaptée à ton profil.
Les plantes
Les plantes sont tout à fait utile pour répondre à un SPM. Elles pourront être spécifiques aux symptômes que tu connais et à la cause de ton déséquilibre hormonal. Voici quelques exemples :
- Problèmes circulatoires : hamamélis, vigne rouge, mélilot, marronnier d’inde
- Plantes hormonales : alchémille, achillée millefeuille, gattilier, framboisier, cassissier
- Plantes agissant sur l’humeur et le stress : aubépine, passiflore, eschscholtzia, mélisse, oranger
La complémentation
- Magnésium : En première intention, se complémenter en magnésium est intéressant. Le magnésium va aider à réduire l’inflammation et réguler la réponse au stress. Il aide également à la fabrication des hormones, dont la progestérone. Il faudra le choisir de bonne qualité, c’est-à-dire dans une forme biodisponible.
- L’huile d’onagre : l’onagre est riche en oméga 3 et oméga 6. Ceux-ci ont réduire les symptômes liés à l’inflammation.
- Les probiotiques : Avoir une flore intestinale saine et riches en bonne bactérie permet de bien métaboliser les œstrogènes. Les probiotiques seront d’autant plus intéressant si tu souffres de troubles digestifs, de ballonnements, qui peuvent être signes que ta flore intestinale est déséquilibrée.
Réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens tels que les plastiques et les pesticides nuisent à votre capacité à métaboliser les œstrogènes. Ils peuvent également hyperstimuler les œstrogène récepteurs aux œstrogènes. On les retrouve un peu partout : le plastique, les cosmétiques, les produits ménagers. D’ailleurs, j’ai rédigé un article sur les perturbateurs endocriniens dans les crèmes solaires qui pourra te donner quelques éclairages, c’est par ici.
En conclusion
J’espère que tu l’auras compris à travers cet article, le SPM n’est pas une fatalité. Des solutions existent pour l’apaiser au fil des mois.
Lara BIDEN[1] aime comparer les menstruations à un bulletin scolaire mensuel, comme un résumé du mois qui vient de s’écouler. Il en va de même pour le SPM, il fait partie d’un bulletin mensuel qui relate ce qu’il s’est passé dans ton corps pendant ton cycle. Et tu as tout à gagner à observer ton cycle et ton mode de vie pour que tes règles, et la période qui le précède, se passent pour le mieux.
Et puis maintenant, quand Gégé (ou Gegette) à la machine à café te demandera si « tu as tes règles » parce que tu n’as pas ri à sa blague (surement sexiste), tu pourras lui répondre qu’en plus d’être beauf, il.elle est inculte.
[1] Lara Biden, Docteure en naturopathie au Canada et auteure du livre « Period Repair Manual »
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Après lecture de cet article tu n’arrives pas à déterminer les causes de ton SPM et les solutions à mettre en place ? N’hésites pas à me contacter pour que l’on en échange ensemble lors d’une consultation !